Fermeture Brochet et sandre : notre entrevue avec le Préfet

Suite à notre demande de fermeture commune de la pêche du brochet et du sandre au dernier week-end de janvier, M Le Préfet du Département de Saône-et-Loire a accepté de nous recevoir ce mercredi 12 mars 2014 : l’occasion pour nous de remettre notre pétition signée par plus de 4900 personnes.

En effet, dans le département de Saône-et-Loire, la pêche du brochet ferme à la fin janvier alors que celle du sandre ferme au deuxième dimanche de mars.

Cette double fermeture fait suite à des décisions de la Direction Départementale des Territoires de Saône-et-Loire en réponse à une demande des pêcheurs professionnels qui souhaitent accentuer leurs efforts de capture sur le sandre dans une période de forte mobilité de l’espèce.

Dans le département de Saône-et-Loire, pendant les mois de février et début mars, période de pleine reproduction du brochet et donc de migration vers ces sites de frai, les pêcheurs professionnels ont la possibilité de continuer la pêche au filet sur les rivières Saône, Seille Doubs et Loire.

Pêche électrique dans une zone humide propice à la reproduction du Brochet
Pêche électrique dans une zone humide propice à la reproduction du Brochet

Certes, seuls les sandres peuvent être conservés et les brochets doivent être remis à l’eau, mais on peut s’interroger sur le devenir des brochets piégés dans les mailles d’un filet en cette période de grande fragilité. Nous estimons que cette pratique peut porter atteinte au recrutement de l’espèce alors que cette dernière est menacée (inscrite sur la liste rouge des espèces menacées en France) et normalement protégée pendant sa période de reproduction.

Au cours de cet entretien d’une heure, nous avons pu exposer notre souhait de voir s’aligner la date de fermeture du sandre sur celle du brochet (fin janvier) pour les raisons suivantes :

  • absence d’harmonisation de la fermeture de la pêche entre départements limitrophes.
  • principe d’équité entre pêcheurs non respecté, puisque les droits donnés aux pêcheurs professionnels ne sont pas les mêmes que ceux donnés aux pêcheurs aux lignes.
  • intensification des prélèvements sur l’espèce sandre (espèce à forte valeur économique).
  • non-respect de la période de reproduction du brochet, espèce protégée et menacée sur l’ensemble du territoire national.
  • non-respect de l’effort de préservation et restauration des habitats de reproduction du brochet entrepris par les structures associatives de la pêche dans les cadres des diverses politiques de l’eau (Directive Cadre sur l’Eau- Contrat de rivière).

Nous avons aussi fait part de nos remarques sur certaines incompréhensions vis-à-vis des décisions et des procédures employées par l’administration pour justifier d’une fermeture du sandre au 9 mars dans notre département.

Nous avons enfin regretté que certaines demandes de parcours No kill sur le domaine public nous soient refusées sous prétexte qu’elles soient incompatibles avec l’activité de pêche professionnelle. Il y a bien là une incompréhension ! Comment d’un côté, peut-on affirmer que les brochets en pleine période de reproduction survivront suite à une capture accidentelle dans un filet et d’un autre côté, nous refuser une partie d’un parcours no kill (black bass) sur la Seille sous prétexte que ce n’est pas compatible avec l’activité de pêche professionnelle ?

Monsieur le Préfet, attentif et à l’écoute de nos revendications, a bien pris conscience des enjeux et des complexités de la question. Nos remarques ont été prises en compte, et nous avons espoir de finir par être entendu…

Mais pour l’heure rien n’est encore certain et il nous faudra encore et encore défendre nos intérêts. En effet pour 2014, la double fermeture (brochet fin janvier et sandre début mars) a été maintenu par les services de la Préfecture.

Monsieur le Préfet nous a fait comprendre que nous aurions l’occasion de nous rencontrer prochainement pour évoquer les fermetures du brochet et du sandre de l’année 2015, nous restons mobilisés et continuerons à défendre nos intérêts sur la question.

Pour terminer, nous souhaitons remercier celles et ceux qui nous ont accordé leur soutien en signant la pétition.