Le Chabot

QUI SUIS-JE ?

Petit poisson brun plus ou moins sombre avec des marbrures plus foncées d’une dizaine de centimètres (15 tout au plus), je suis dépourvu de vessie natatoire (sac d’air) et je vis donc exclusivement sur les fonds des parties amont des cours d’eau voir dans des lacs bien oxygénés. Prédateur nocturne, à l’affut, ma bouche est grande et garnie de petites dents. Je me nourris principalement de larves d’insectes aquatiques (éphéméroptères, trichoptères, plécoptères, coléoptères, diptères, etc.), de petits crustacés (gammares) d’œufs de poissons voir d’alevins (truite) et parfois même, lorsque les temps sont durs, je m’octrois une part de ma progéniture ! Puisque, durant le jour, je vis caché dans les anfractuosités que m’offrent les sédiments, il est bien rare de m’observer si l’on ne me recherche pas, ce n’est pas pour autant que je ne suis pas présent.

Lorsqu’il est temps pour moi d’accomplir mon devoir de reproducteur (mars-avril), je me débrouille pour attirer des femelles (parfois une dizaine qui se succèdent !) dans un nid aménagé sous des pierres (dépression sableuse et/ou graveleuse). Une fois pondus, je ventile les œufs que je garde farouchement pendant 3 à 4 semaines. Ensuite, les alevins sortent du nid et vont à leur tour accomplir les différents cycles de vie (croissance, repos, reproduction) pendant 5 à 6 ans.

Comme je suis assez exigent vis-à-vis de la température et de la teneur en oxygène de l’eau, ma présence traduit généralement un bon fonctionnement du milieu dans lequel je me trouve.

De la famille des Cottidae, on a cru pendant longtemps que j’étais la seule espèce représenté  (Cottus gobio) sur le territoire métropolitain. Or les progrès de l’étude génétique a mis en évidence l’existence de 7 à 8 espèces (Cottus spp.) à part entière bien que la morphologie des individus de ces espèces n’est que très peu différenciée.

Selon les régions, on me nomme têtard, bavard, séchot, tête d’âne, sassot, aze, botte, je suis…     … Le chabot bien évidemment !