Des travaux en faveur du brochet

Alevin de brochet

 

Depuis quelques jours, la Fédération a mis en en ligne sur son compte Facebook (voir https://www.facebook.com/pechesaone.loire) quelques exemples d’actions de restauration de frayères à brochet mises en œuvre en Saône-et-Loire. Voici quelques explications plus générales sur ce programme de travaux et sur la poursuite d’actions en faveur du brochet.

 

Le brochet est, bien sûr, une espèce emblématique pour les pêcheurs. Mais c’est aussi une espèce indicatrice de la qualité des cours d’eau, en raison de ses exigences d’habitat très fortes. C’est ainsi l’une des espèces qui est prise en compte dans les plans de gestion piscicole pour définir l’état des cours d’eau de 2ème catégorie piscicole : on parle alors « d’espèce repère ».

 

Malheureusement, les travaux de curage, d’aménagement des cours d’eau pour la navigation et de destruction des zones humides (dans lesquelles le brochet se reproduit) réalisés dans les années 1970/1980 ont engendrés une chute des effectifs de brochet dans nos cours d’eau. Ce poisson est même inscrit, depuis 2010, sur la liste rouge des espèces menacées en France (statut d’espèce « vulnérable » = 1er degré de menace).

 

Face à ce constat, les AAPPMA réalisent chaque année de nombreux empoissonnements en brochet pour compenser cette chute d’effectif : 2 tonnes de brochet ont ainsi été déversés dans les cours d’eau de Saône-et-Loire en 2017.

 

Mais surtout, depuis plus de 25 ans, les AAPPMA et La Fédération sont engagées dans un programme de préservation et de restauration des frayères à brochet. Pas moins de 30 zones humides ont ainsi été aménagées ou préservées et sont actuellement gérées par les pêcheurs de Saône-et-Loire (*). Un certain nombre d’entre elles ont été acquises et certaines sont louées ou conventionnées à des propriétaires privés. Le bassin de la Saône est celui où le nombre d’actions a été le plus important car c’est dans ce secteur que les populations de brochet ont été les plus affectées.

 

Ce type d’action va, bien entendu, se poursuivre : des travaux d’amélioration d’une frayère sont d’ores et déjà prévus à l’automne 2018 sur le bras mort du Grand Recard à Marnay, le long de la rivière Grosne. Et d’autres projets devraient voir le jour dans les prochaines années.

 

Un suivi de l’efficacité des frayères aménagées est réalisé chaque année par la Fédération. Ces suivis montrent que, sur les cours d’eau très aménagés du bassin de la Saône (Saône, Seille, …), les frayères fonctionnent plutôt correctement mais le nombre de juvéniles de brochet y est systématiquement plus faible que dans les frayères du bassin de l’Arroux. Cela pourrait être dû à un nombre de géniteurs plus faible dans ces cours d’eau, en raison d’un manque d’abris pour le brochet dans le lit mineur de ces cours d’eau.

 

C’est pourquoi il parait aujourd’hui indispensable, pour restaurer nos populations de brochet, de travailler aussi à améliorer la qualité des habitats de nos cours d’eau pour cette espèce, notamment en favorisant le développement des herbiers. Sur la Saône, par exemple, il a été démontré que les vagues provoquées par le passage des péniches étaient responsables de l’arrachage des herbiers des bords de Saône : la Fédération mettra tout en œuvre pour que des actions de préservation des zones de « haut fonds » (zones peu profondes sur lesquelles se développent les herbiers) soient engagées pour limiter l’impact des vagues. Des propositions ont d’ores et déjà été faites.

 

* Ces actions ont été réalisées grâce au soutien financier d’organismes tels que l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée & Corse, l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne, la Région Bourgogne, la Fédération Nationale pour la Pêche en France, de l’Association des pêcheurs amateurs aux engins et le Conseil Supérieur de la Pêche et au soutien technique de l’EPTB Saône & Doubs.

 

#fiersdetrepecheurs