Suivi thermique estival des rivières du bassin de la Celle – 2019

Objectif du suivi

La Fédération de Saône-et-Loire pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique participe activement avec le Syndicat INtercommunal d’Etudes et d’Aménagement de l’Arroux et de son bassin versant et le Parc Naturel Régional du Morvan à l’étude et la restauration des ruisseaux et rivières de 1ère catégorie.

Parmi toutes les altérations qui affectent la qualité écologique des rivières du Morvan, l’altération du métabolisme thermique des cours d’eau peut être une des problématiques importantes au bon déroulement du cycle écologique de certaines espèces de poissons telles que la truite commune et certaines de ses espèces accompagnatrices (chabot, lamproie de planer,…).

Dans ce contexte, la Fédération de Saône-et-Loire pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique a lancé dans le courant de l’été 2019 un suivi de la température des cours d’eau du bassin versant de la Celle.

Des sondes de mesure de température ont ainsi été disposées sur la Celle et ses principaux affluents afin d’estimer si le métabolisme thermique estival des ruisseaux et rivières du bassin pouvait être limitant pour le développement des populations de truite commune et plus largement pour la faune piscicole.

Dans un contexte de réchauffement climatique, de répétition des épisodes caniculaires et d’amplification des sécheresses, les suivis thermiques estivaux des rivières permettent de mieux appréhender les modifications des régimes thermiques des milieux aquatiques et les conséquences qui en découleront pour les espèces piscicoles. Ils peuvent aussi permettre d’anticiper en prévoyant quelques actions de restauration ou de gestion qui pourraient permettre de limiter le réchauffement des eaux.

Résultats

Les ruisseaux et rivières du bassin versant de la Celle constituent un ensemble de cours d’eau de 1ère catégorie piscicole dont la truite fario, espèce sténotherme d’eau froide, est l’espèce piscicole repère.

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L’été 2019, été particulièrement chaud puisqu’il se classe parmi les trois étés les plus chauds après les étés 2018 et 2003.

Dans ces conditions très particulières, certaines rivières du bassin versant ont conservé des eaux très fraiches, malgré des températures de l’air très excessives. Il s’agit pour la plupart de ruisseaux de tête de bassin versant localisés en secteur forestier : le ruisseau des Fontaines Salées, le ruisseau des Malpeinnes, le Grand Vernet en amont de Cussy en Morvan et la Canche en amont du barrage hydroélectrique.

Mais d’autres têtes de bassin versant n’ont pas connu les mêmes conditions thermiques. Les ruisseaux du Corterin et de la Bic sur Anost ont été sujets à des forts réchauffements thermiques au point de rendre la vie salmonicole impossible lors de l’été 2019.  

Plus en aval, la situation sur les rivières s’est très souvent dégradée avec des températures de l’eau trop souvent trop élevées pour la physiologie de la truite commune. Néanmoins il convient de souligner que la rivière Celle à l’exutoire de son bassin présente, grâce à l’apport des eaux plus fraiches de la Canche, un métabolisme thermique mieux préserver que nombreuses rivières à truite du département. Sur ces portions aval, la Celle peut permettre la survie de sujet adulte.

Parmi les pressions expliquant la hausse des températures, il y a bien sur le réchauffement climatique terrestre, mais il y a aussi l’occupation des sols et la gestion des berges de cours d’eau qui jouent un rôle prépondérant dans l’évolution de la température de l’eau. Avec des ripisylves mieux préservées sur tout le linéaire des cours d’eau, la température de l’eau serait bien souvent beaucoup moins excessive.

La présence de plan peut aussi expliquer la hausse du métabolisme thermique de certaines rivières. C’est le cas du barrage hydroélectrique de la Canche. Agir sur ces pressions permettrait d’améliorer le fonctionnement écologique des rivières du bassin et garantirait le maintien d’un bon état écologique malgré la hausse des températures de l’air