Etude piscicole de la Guye (2018)

Au lancement du Contrat de Rivière Grosne, un ensemble d’étude avait été programmé afin d’établir un diagnostic précis de l’état des cours d’eau du territoire. Dans ce contexte, la Fédération de pêche de Saône-et-Loire avait réalisé en 2010 une étude piscicole de la Guye, le principal affluent de la Grosne. Cette étude avait pour objectif de dresser un état des lieux piscicole avant la réalisation des actions programmées dans le contrat de rivière (Cf. Etude piscicole et astacicole des rivières du bassin de la Grosne – 2010). A l’issue du contrat de rivière, en 2018, la Fédération a souhaité à suivre l’évolution des peuplements piscicoles de la Guye et analyser le bilan des actions entreprises lors de ce premier Contrat de Rivière.

Dans ce cadre, en 2018, 5 inventaires piscicoles ont été réalisés au niveau de 5 stations réparties le long de la Guye. Les résultats d’une station d’inventaire suivie dans le cadre du réseau RCS (Agence Française pour la Biodiversité) ont aussi été utilisés pour compléter ce maillage. Une analyse ponctuelle de l’eau ainsi qu’un suivi de la température de l’eau au cours de l’été 2018 ont été réalisés pour aider à l’analyse des résultats.
Les différents inventaires piscicoles effectués ont permis d’observer 19 espèces de poissons différentes. Quatre espèces ont été capturées systématiquement, le vairon, la loche franche, le chevesne et le goujon, alors que d’autres, comme la carpe commune ou le brochet, n’ont été capturées que sur une seule station.

Le peuplement piscicole inventorié sur les différentes stations de la Guye a été jugé comme étant de qualité moyenne, même si sur deux stations (St 2 Sailly et St10_RCS Sigy-le-Châtel), l’Indice Poissons Rivière considère le peuplement comme étant de bonne qualité, en limite de classe moyenne.
On constate dès l’amont (station St6 à Cersot et St5 à Germagny) un déficit des espèces de la zone à truite (truite fario, chabot, vairon, …). Au contraire, des espèces plus thermophiles, que l’on retrouve habituellement dans les portions plus basales des cours d’eau, comme la bouvière, le spirlin, la vandoise ou le barbeau fluviatile sont présentes en quantité beaucoup trop fortes sur ces deux stations. Ce résultat s’explique notamment par des valeurs de température trop importantes pour un cours d’eau de ce type en période estivale.

Sur les 4 stations implantées en aval, une sous-abondance ou une absence des espèces les plus sensibles, comme la truite fario, la vandoise, le barbeau fluviatile, le hotu, la lote de rivière, le toxostome ou encore la lamproie de planer a été observée. Au contraire, d’autres espèces plus tolérantes ont systématiquement de fortes abondances : le chevesne, le goujon, le spirlin et la bouvière. Les principaux facteurs expliquant ces résultats moyens sont l’absence de ripisylve dans les prés et le piétinement des berges par les bovins qui engendrent un réchauffement important de l’eau en période estivale et une dégradation du lit mineur des cours d’eau. Ces altérations sont surtout observées sur les têtes de bassin-versant de la Guye et ses affluents.

Les évolutions du peuplement piscicole observées entre 2008 et 2018 sont probablement à mettre en relation avec un réchauffement de la température de la Guye, en lien avec l’évolution du climat. Le nombre d’actions réalisés dans le cadre de rivière Grosne depuis 2012 sur la Guye a été trop faible pour avoir eu un impact significatif sur les peuplements piscicoles des stations inventoriées.

Le rapport d’étude complet est disponible en cliquant sur ce lien :